Yoga et flûte. Fabienne Biboud-Engler.

Fabienne Biboud, professeure IFY, a longtemps oeuvré au sein de notre association, notamment en réalisant de belles interviews publiées dans Regard.

Texte de Fabienne Biboud, professeure IFY, qui a longtemps oeuvré au sein de notre association, notamment en réalisant de belles interviews publiées dans Regard.

J’ai commencé à jouer de la flûte traversière à l’âge de 7 ans et j’ai longtemps entretenu une relation douloureuse avec cet instrument à vent, oscillant entre le désir de laisser tomber un apprentissage qui me paraissait trop difficile et la volonté de faire plaisir à mon père qui voulait que je sois flûtiste.

Dès le début j’ai donc assimilé la pratique musicale à une sorte de « sport de combat », à quelque chose d’intensément physique où la musique tenait finalement peu de place. Je me rêvais pianiste, débarrassée de la nécessité de fabriquer un son avec mon corps, alors qu’il suffisait d’appuyer sur une touche pour que…le la soit là !

Des années plus tard, à l’âge adulte, j’ai découvert le yoga, m’apercevant, par la même occasion, que je ne savais pas respirer.

Je me souviens des premières séances : allongée sur le tapis, j’apprenais ce qu’était la respiration consciente et complète. Je découvrais des parties de mon corps sclérosées, ignorées, qui soudainement se mettaient à vivre… une renaissance… une révélation !

La formation à l’enseignement du yoga, que j’ai suivie avec François et Josselyne Lorin, mettait en avant nos dispositions créatives. C’est à cette occasion que je me suis réconciliée avec le fait de jouer. Cela restait difficile, par moments, malgré tout.

Mais il y a dans le souffle un mystère que je ne cherchais pas à approfondir.

Paradoxalement, je n’ai pas immédiatement fait le lien entre le yoga et ma pratique de musicienne.

Et puis un jour… cela s’est fait, cela s’est installé, consciemment ; comment dire… une fluidité.

Moins de force, plus de débit.

Dans l’inspir et dans l’expir qui fait le son ; avec le souffle comme support. Comme chaleur. Comme ondulation.

Une toile de parapente gonflée dans le ciel. Je jouais comme si je volais.

Il y a quelque chose d’extrêmement joyeux et vivant dans le fait de passer de l’effort au plaisir. En transformant mon rapport au souffle, le yoga a transformé mon rapport à la musique.

Nos précédents articles sur Yoga et arts sont disponibles dans la rubrique Ressources ou listés ci-dessous

Le jeu du Souffle et de la flûte. Eleanor Dawson

Mosaïque, Françoise Klein

La poésie du yoga. Josselyne et François Lorin

La peinture de Bernard Jacques Brisson. Didier Zawadzki

Pourquoi une rubrique Yoga et arts? Didier Zawadzki