Coups de coeur

TitreAuteur-autriceRédacteurDate
Une vie bouleversée (suivi de Lettres de Westerbork)Etty HillesumJosselyne Lorin10/3/2024
AVEC LES FEESSylvain TessonD. Zawadzki9/3/2024
Aboulafia – la quête du kabbalisteGeorges LahyL. Jouvenel19/2/2024
Emergence du yogaT.K. SribhashyamC. Chaput15/01/2024
Thoreau, yogi des boisColette et Emilie PoggiD. Zawadzki15/1/2024
Maintenant que j’ai 50 ansBulbul SHARMAM. Andary15/01/2024
Message des hommes vrais au monde mutant Marlo MorganP. de Cazenove15/01/2024
Une histoire de transmissionT.K.V DesikacharD. Zawadzki22/12/2023
Notes de ma cabane dans les montsAntoine Marcel S. Kergoat10/12/2023
Le Livre du RienOshoS. Kergoat7/12/2023
Les MudrasSwami SaradanandaC. Chaput9/10/2023
Une vie bouleversée (suivi de Lettres de Westerbork). Etty Hillesum
Le coup de coeur de Josselyne Lorin

Etty Hillesum est l’auteur de ce témoignage, effectivement bouleversant, que j’ai éprouvé le désir de relire récemment, une trentaine d’années après ma première lecture et, étonnamment, deux mois environ avant le 7 octobre.

Un hymne à la vie et à l’amour par-delà l’horreur des guerres.

Etty était une jeune femme juive Hollandaise; elle aurait pu échapper au sort réservé aux juifs au cours de la deuxième guerre mondiale; elle ne l’a pas fait.

Rencontre décisive avec un proche de C.G Jung; Julius Spier, psychologue et chiromancien juif allemand, auprès duquel elle entreprend un riche voyage intérieur.

« La vie est belle et riche de sens » écrit-elle en leitmotiv, et ce dans un contexte où il n’est plus possible de se mentir à soi-même: celui du camp de transit de Westerbork.

 Elle meurt à Auschwitz le 30 novembre 1943.

 Etty est habitée d’une force intérieure qui lui fait porter un regard d’une honnêteté sans faille sur sa propre intériorité, ses propres fonctionnements, ses « faiblesses » dont nous sommes tous porteurs qui l’amènent à voir derrière l’apparence des choses et à réaliser qu’au plus profond de soi est l’amour. 

Ce journal est extrêmement dense et j’ai hésité à en donner des extraits, lesquels ne sauraient rendre compte de l’extrême richesse de la totalité de l’oeuvre.

Cependant voici:

« On peut nous rendre la vie assez dure, nous dépouiller de certains biens matériels, nous enlever une certaine liberté de mouvement tout extérieure, mais c’est nous-même qui nous dépouillons de nos meilleures forces par une attitude psychologique désastreuse. En nous sentant persécutés, humiliés, opprimés. En éprouvant de la haine. En crânant pour cacher notre peur. On a bien le droit d’être triste et abattu, de temps en temps, par ce qu’on nous fait subir: c’est humain et compréhensible. Et pourtant, la vraie spoliation c’est nous-mêmes qui nous l’infligeons.

Je trouve la vie belle et je me sens libre. En moi des cieux se déploient, aussi riches que le firmament. »

«  Mais Seigneur, donne-moi la sagesse plutôt que le savoir. Ou pour mieux dire: seul le savoir qui mène à la sagesse vous apporte le bonheur, et non celui qui mène au pouvoir. Un peu de paix, beaucoup de douceur et un peu de sagesse, quand je sens cela en moi tout va bien ( journal  1941- 1943).

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AVEC LES FEES, Sylvain Tesson
Le coup de coeur de Didier Zawadzki

Malgré » la polémique » autour du nom de Sylvain TESSON, je reste attaché aux livres qu’il a écrit. Que ce soit, entre autres, « Dans les forêts de Sibérie », « la panthère des neiges », ou encore dans son dernier ouvrage « Avec les fées » .

J’aime l’érudition, la poésie et la liberté qui s’en dégagent. Et le vécu. Je me réjouis d’avance lorsque je m’installe pour lire ses récits de vie dans la nature sauvage et magnifique.

Dans « Avec les fées », Sylvain Tesson parcourt en voilier et à pied les promontoires de Galice, Bretagne, Cornouailles, Pays de Galle et Ecosse. Un périple où des merveilles féériques surgissent à tout instant. Et il sait nous les raconter.

Parlant du poète Wordswoth:

« Lui, le chantre des montagnes, randonneur des landes écossaises, avait compris que la nature est le nom de l’onde unique.

Jeune, il regardait le monde dans sa diffraction, ébloui de variété. Ici un rocher, là une fleur, un nuage, une forêt.

Plus tard il apprit à entendre « l’harmonie triste et calme de l’humanité ». Il découvrit le sentiment sublime d’une chose mêlée intimement en tout.

…Alors, tout devint unique à ses yeux. Comme aux miens, ce matin, au cap Malin.

La mer, la rassembleuse, transfusait dans mon coeur le sentiment de l’unité. »

Ou encore:

« En ce début de siècle, quelque chose souffrait. La machine empiétait sur l’homme. L’âme du monde se retirait sous les coups de la multitude et de l’extase technique. Les écrans clignotaient, les puces pulsaient, les algorithmes tournaient, la marchandise ensevelissait le terre, les t^tes se vidaient, les coeurs se cuirassaient.  »

Si vous ressentez le besoin de poésie, de merveilleux et de grands espaces, qui ouvrent le coeur, je vous recommande de lire ce livre.

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Aboulafia – la quête du kabbaliste de Georges Lahy
Le coup de coeur de Lucile Jouvenel

Il s’agit d’un roman retraçant la vie du kabbaliste Abraham Aboulafia. Son auteur, Georges Lahy, est spécialiste de la kabbale et particulièrement de celle liée à ce mystique dont il contribue à diffuser l’enseignement.

Le roman nous invite à suivre le cheminement d’Aboulafia de sa naissance en 1240 à Saragosse à sa disparition à Patras en 1292.

Le lecteur suit ainsi, le grand voyage engagé par ce personnage hors du commun, tout en étant plongé dans cette période historique, très loin de l’obscurantisme qui y est traditionnellement associé. Il vit la profusion de la réflexion intellectuelle, philosophique et spirituelle du temps. J’ai d’ailleurs été surprise de découvrir cette richesse sur les terres des pays d’Oc et de Camargue, dont une partie sont mes lieux de vie.

En suivant son chemin et ses cheminements, le lecteur perçoit l’enrichissement de ses réflexions au fur et à mesure de ses rencontres dans les différents sites traversés, pour se forger sa propre pratique sans perdre de vue sa quête originelle.

Il côtoie les groupes politiques et intellectuels influant de l’époque tels que les templiers, les ecclésiastes, les franciscains, des alchimistes, des compagnons bâtisseurs, les soufis…permettant au lecteur de vivre la grande circulation des pensées dans ce monde (sans téléphone ni Internet).

Le texte nous invite à saisir assez simplement des notions de kabbale et invite, par ricochet, à toucher du doigt l’universalité des spiritualités. Cette concomitance est constatée à plusieurs reprise : la même quête dans différentes pratiques.

Visionnaire, il ouvre sur des réflexions intéressantes pour soi.

Extrait au début du roman : « Réalises-tu qu’une pensée de Sagesse est la chose la plus subtile de la Création ? Lorsqu’un sage y accède, elle l’imprègne de sa lumière. Dès qu’il la prononce, son poids devient celui du souffle qui l’accueille. On l’entend, mais elle demeure encore invisible. Puis le scribe la capture dans les mailles de son filet de plomb et la dépose sur un parchemin où elle s’assoupit ^prisonnière de la forme, dans un sommeil de plus en plus lourd : une petite mort. Le souffle, sa spiritualité, se retire. Les pensées de Sagesse remplissent des volumes et les étudiants croulent sous leur poids. L’ombre porte l’ombre et en vient à oublier l’existence même de la Lumière. Mais dès que l’on souffle sur le texte, l’esprit le ressuscite. La rosée vivifiante de l’Ancien des jours abonde dans le « souffleur ». La Sagesse renaît d’elle-même et s’envole transportée par une guirlande de voyelles. Si celui qui l’a réveillée est un véritable sage, alors la musique des voyelles vibre et persiste. Son harmonie se fond dans la Lumière du Zohar. Pour ce sage, le livre devient inutile, léger, il peut aller de par le monde. »

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Emergence du yoga par T.K. Sribhashyam. Le coup de coeur de Christine Chaput
Christine Chaput

Un grand livre, en taille et en importance, qui n’est pas récent, 2014, mais que j’utilise beaucoup: Emergence du yoga par T.K. Sribhashyam, frère de T.K.V. Desikachar, aux éditions Yogakshemam et publié en 6 langues.

Au plus près d’un des enseignements de Krishnamacharya, T.K. Sribhashyam a condensé là l’essence de sa transmission. Un tiers de l’ouvrage revient sur les origines du yoga, un tiers est consacré aux postures, décrites avec leurs effets, photos et particularités, la dernière partie approfondissant les mudras (asanas), pranayama et glossaires.

Sont dévoilés quelques exemples de pratiques de Krishnamacharya, suivis de plus de 70 propositions graduelles de séances, ainsi que des sessions uniquement de pranayama, d’autres en relation aux phases de la lune, tout ceci nous portant très loin dans la connexion aux origines du yoga, cette source lointaine.

La proximité de l’enseignement de Krishnamacharya nous ramène à ses particularités, entre autres, celle de l’enseignement pour les spécificités féminines, de la grossesse, aux douleurs menstruelles etc…qui sont détaillées au gré des postures.

Une autre particularité est celle de l’indication des 16 points vitaux, lieux de concentration, un ou plus dans chaque posture soit un support supplémentaire d’intériorisation.

Enfin et non des moindres, chaque posture est décrite avec ses fruits, ce qui nous rapproche des indications de la yogathérapie. Les nombreuses illustrations, notamment de Sri T. Krishnamacharya, père et maître de Sri T.K. Sribhashyam, apportent à cet ouvrage un éclairage exceptionnel sur le Yoga.
Disponible sur https://www.yogakshemam.net/product-page/emergence-du-yoga au prix de 30€

Ce livre est un de mes solides supports et me permet d’approfondir encore et encore les ressources du yoga.

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Thoreau yogi des bois, par Colette et Emilie Poggi. Le coup de coeur de Didier Zawadzki.

La vie de Thoreau né en 1817, poète, philosophe, homme engagé, est vue à travers le prisme du Yoga. L’érudition et l’intelligence de Colette Poggi, énoncée sans suffisance nous donne un regard passionné et passionnant sur la vie de ce philosophe amoureux de la nature, retiré au fond des bois, mais engagé dans la vie de son époque. Ses écrits ont par la suite largement inspiré Gandhi entre autres humanistes.

Thoreau a vécu à Walden au milieu de la forêt pendant deux ans en écrivant ses impressions, émerveillements, ses pensées, en communion totale avec la nature.

Indéniablement, sa capacité d’émerveillement fait apparaître un homme engagé dans un quête spirituelle intense.

La vie de cet homme éclairé, lisant la Bhagavad gita tous les matins, ses engagements, les commentaires inspirants de Colette Poggi, les illustrations d’Emilie Poggi m’ont particulièrement touché.

Ruez vous sur ce livre passionnant.

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« Maintenant que j’ai 50 ans » Bulbul SHARMA – Edition Picquier. Le coup de coeur de Monique Andary.

L’auteur : Ecrivain et peintre, Bulbul Sharma habite Delhi où elle travaille comme professeur d’arts plastiques avec des enfants handicapés. Elle écrit des romans aux arômes sensuels d’épices et de nourriture, et compose en peintre des livres sur les arbres et les oiseaux. Elle est l’auteure de plusieurs romans et recueils de nouvelles, dont : La Colère des aubergines, Mes sacrées tantes, Mangue amère et Maintenant que j’ai cinquante ans.

Le livre : onze nouvelles ayant pour cadre l’Inde d’aujourd’hui, écrites par une indienne sur les femmes indiennes.

Il leur aura fallu attendre 50 ans pour se connaître, découvrir la force et la sérénité qui sont en elles, se libérer du carcan des traditions et comprendre le monde qui les

entoure. Passant de la révélation à la rébellion, elles vont apprendre à écouter leurs désirs, s’ouvrir au monde extérieur et à leur monde intérieur et s’épanouir, enfin !
Pour Bulbul Sharma, à cinquante ans, la vie ne fait que commencer. Ecoutons-la nous en convaincre avec une tendresse et un humour délicieux.

Pour tous ceux qui connaissent ou voudraient connaître l’Inde et/ ou projettent d’y aller ….

Extrait : « Deux ans après mon cinquantième anniversaire, j’ai décidé de m’inscrire à un cours de salsa. Je m’en souviens très bien parce que c’est l’année où mon mari Ramesh m’a quittée pour aller vivre à Goa avec son secrétaire, un garçon du nom de Monty. Je n’avais pas vraiment envie de m’inscrire. D’ailleurs, je ne savais même pas que la salsa était une danse. Je croyais qu’il s’agissait d’une sorte de sauce tomate que l’on mange avec des chips triangulaires. » …

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« Message des hommes vrais au monde mutant » de Marlo Morgan – Collection J’ai Lu . Le coup de coeur de Pascaline de CAZENOVE

L’auteur : Mère de deux enfants et scientifique de formation, Marlo Morgan a travaillé à l’élaboration de programmes éducatifs en matière de médecine préventive et sociale avant son aventure australienne.

Le livre : on les appelle le Peuple sauvage. Lorsque Mario Morgan, américaine tranquille, rencontre cette tribu d’aborigènes australiens, elle ne sait pas que sa vie va être bouleversée.

Adieu cartes de crédit, loyer, échéances ! Dépouillée de ses vêtements, déconnectée de sa culture, la “mutante” est propulsée, pieds nus, dans le bush australien. Au contact de ses étranges compagnons, entre la peur et l’émerveillement, elle va apprendre à remplacer les médicaments par les plantes, les jetons de téléphone par la télépathie, la psychologie par la communion avec les animaux.

Recevoir les dons généreux du hasard, devenir réel, entendre les messages de la nature auxquels nous sommes devenus sourds : tel est l’enseignement de ce récit insolite qui nous ouvre les portes d’une sagesse venue du fond des âges.

Ecoutons battre, jaillies du désert, les pulsations d’une vie très ancienne : un monde de pureté nous est offert.

Quelques lignes tirées du livre.

« A l’occasion de cette anecdote, mes compagnons me donnèrent leur « définition » du don : un don n’est un don que lorsque vous donnez à quelqu’un ce qu’il désire Ce n’en est pas unquand vous lui donnez ce que vous voulez qu’il ait. Un don est sans attache. Il est sans condition, et celui qui le reçoit a le droit d’en faire ce qu’il veut, l’utiliser, le détruire, lejeter. Il lui appartient inconditionnellement et le donateur n’attend rien en échange. Si ledon ne correspond pas à ces critères, ce n’en est pas un. Il me fallut bien admettre que lesdons du gouvernement et, hélas, la plupart de ce que ma société considère comme des dons, n’en sont pas pour cette tribu. Mais je pouvais aussi me souvenir de gens, dans mon pays,qui donnent constamment, et sans s’en rendre compte. Ils donnent des encouragements,partagent des incidents amusants, offrent une épaule secourable ou sont, tout simplement,d’indéfectibles amis.

La sagesse de cette tribu était pour moi une source continuelle d’émerveillement. Si

seulement elle dirigeait le monde, combien nos relations seraient différentes. »

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Une histoire de transmission. T.K.V Desikachar. Le coup de coeur de Didier Zawadzki.

Au petit matin du 8 août 2016, Sri T.K.V Desikachar, fils du grand yogi Sri Tirumalai Krischnamacharya, s’éteignait à Chennai, une province du sud de l’Inde.

C’est la lignée de Yoga que nous nous efforçons de transmettre dans notre association.

Ce livre, édité par « Les Cahiers de Présence d’Esprit », magnifiquement dirigés par Béatrice Viard, regroupe les témoignages éclairants de ses élèves directs pendant vingt, trente, quarante ans.

Ce qui m’a profondément touché dans ce livre est l’honnêteté des témoignages, et la profonde humanité qui s’en dégage.

Le yoga n’est pas seulement une affaire de bien-être, de postures ou de souffle. Il est au coeur du vivant.

Vous pouvez vous procurer ce livre et beaucoup d’autres cahiers de « Présence d’Esprit »  en suivant le lien: www.presencedesprit.org

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« Notes de ma cabane dans les monts » Antoine Marcel. Le coup de coeur de Solange Kergoat

J’ai lu ce livre à la suite du « Livre du rien », 11 poèmes de Sosan sur l’essence du Zen commentés par Osho.

Dans son ouvrage, Antoine Marcel relate son installation avec sa famille, comment il en est venu là, au fond d’une gorge retirée, loin de l’agitation du monde. Dans ce lieu règne une profonde solitude et un grand silence.

Plus influencé par Walt Whitman, Kenneth White ou Kerouac que par David Thoreau, même s’il s’en inspire, il est aussi nourri par la lecture des Lettrés chinois tel que Wangwei qui toute sa vie a tenté de vivre poétiquement dans le monde et au-delà du monde en même temps. Tous font partie de sa filiation invisible.

Sans rejeter quelques avantages de la vie sociale actuelle, il n’en a pas moins une intention profonde : « un retour au silence autant de l’environnement que de l’esprit ».

Kenneth White lui souffle : « Ce que tu cherches c’est un monde ».

Qu’est-ce qu’un monde ?

Pour Antoine Marcel « c’est un endroit où l’on pourrait vivre en accord avec ce qui nous entoure ». A la vaine agitation du monde de la temporalité, l’auteur oppose sa « géopoétique », une poétique de l’espace encore empruntée à Kenneth White.

« Habiter la terre en poète, habiter un monde dans lequel pouvoir vivre en fidélité à soi-même, à ce que l’on possède de plus précieux ».

Peu à peu, il nous livre ses réflexions sur les connexions, les résonances entre ses lectures, sa longue pratique du zen auprès de Dôgen et ses activités quotidiennes liées à la terre.

Là où autrefois il expérimentait, il agit désormais en connaisseur. Cette dimension silencieuse perçue avec intelligence dans sa pratique du zen persiste au-delà de l’assise.

Dôgen rappelait que « se connaître soi-même, c’est s’oublier ».

Lorsque le moi consent à se taire, que ce soit dans l’absorption en coupant du bois ou en portant de l’eau, cela fait sens.

De lectures essentielles, de pratique zen en voyage de par le monde, d’expériences accumulées, un autre sens de la vie a émergé, c’est tout naturellement que cela s’exprime ici : « La vie dans les monts, solitaire, invite à cultiver la noblesse d’âme près des forêts de sapins, sachant pertinemment que rien ne me sera donné de plus que cette transparence de l’air, cette odeur de résine, cette poésie vitale ».

Ce qui m’a attiré dans ce livre, après la lecture des poèmes de Sosan, c’est l’expression d’une incarnation quotidienne de cette philosophie ancestrale. Bien sûr il reste un homme faillible, sensible, parfois content de lui. C’est un livre sur l’engagement dans ce qui est essentiel.

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“Le livre du rien” de Osho. Le coup de coeur de Solange Kergoat

Quand vous êtes vides,

Le tout entre en vous

et pourtant, il reste l’infini.

Le Livre du Rien de Osho

Cet été, pour alimenter notre recherche autour du Yoga, j’ai lu “Le livre du rien” de Osho.

Il commente le plus ancien texte du Tch’an chinois, le “HSIN SIN MING, un recueil de poèmes sur la Foi Véritable écrit à la fin du VI ème siècle par SOSAN, un Maître Zen du « non mental », moine vagabond, sans racine, sans attachement. Ce texte contient la quintessence, l’âme même du Zen.

OSHO aborde ces poèmes d’une manière pédagogique, faisant parfois appel au célèbre Mullah Nasruddin. Il explique chaque strophe, insistant sur chaque expression, allant jusqu’à la racine de certains mots, non pas pour que nous les comprenions intellectuellement mais pour que nous en expérimentions la saveur, la force, le sens profond, pour les intégrer sensoriellement. « Ces paroles sont des graines si nous sommes prêts à devenir le terrain ». Paroles à écouter avec le coeur et non pas avec le mental.

On en retrouve quelques aspects développés dans les Yoga Sûtra de Patanjali comme ceux qui traitent des « dvandva » par exemple. Nous connaissons ces aphorismes mais un détour par d’autres approches ne peut qu’éclairer quelques zones d’ombre de notre compréhension.
Cela commence par l’écoute : écouter le sens des paroles – pas la signification ; écouter sans rien décider, sans penser.

Osho évoque la maladie du mental qui est toujours divisé, la notion du choix et de la division qui l’accompagne. Quand intervient le pour, le contre suit comme une ombre ; mieux comprendre le fonctionnement de l’ego dans une absence d’efforts.

Il insiste sur le fait de ne pas renoncer à l’action, le passage à travers lequel on entre dans la réalité et la réalité entre en nous. Ne pas renoncer à l’action, seulement renoncer à la pensée mais devenir plus conscient…
Et cela n’est que le début des poèmes !

Certains passages m’ont particulièrement touchée comme celui de la notion du choix et de la division qui l’accompagne. Restée plusieurs jours avec ce passage cela a particulièrement résonné en moi et apporté quelques changements dans mes relations.
Quel apaisement !
Voir ce moment où « je » sélectionne, « je » juge, ce moment où le mental intervient, s’impose et lorsque « je » comprends cela, que se passe-t-il ? … ça s’arrête !

Pour vous donner un avant-goût de ce qui attend le lecteur que vous êtes, voici le 1er poème.

La Grande Voie

La Grande Voie n’est pas difficile

pour ceux qui n’ont pas de préférences.

Quand l’amour et la haine sont tous deux absents,

tout devient clair, sans masque.

Si pourtant, vous faites la plus petite distinction,

le paradis et la terre se retrouvent infiniment séparés.

Si vous souhaitez voir la vérité,

alors n’ayez pas d’opinion pour ou contre.

Opposer ce que l’on aime à ce que l’on n’aime pas,

c’est la maladie du mental.

Le livre du rien, Osho

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Le Coffret des Mudras, le coup de coeur de Christine Chaput. 9 octobre 2023

Livre avec 70 mudras environ ou coffret avec 49 cartes, visuellement magnifiques, qui apportent un éclairage sur le pouvoir subtil de la connexion des nadi, par les doigts, chaque doigt étant relié à un des 5 éléments (bhuta). Chaque mudra permet de stimuler ou atténuer tel élément, de les connecter en synergie, et les indications sont très bien détaillées. J’ai particulièrement apprécié la clarté des explications et leur simplicité, sur ce sujet peu connu ici. Passionnante plongée dans les trésors de nos mains.

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